Henri et Helyonne Barbusse devant la villa Sylvie
(sans doute après la guerre)
" De L'Enfer au paradis (d'Aumont-en-Halatte)
Après s'être laissé aller à une poésie décadente et à l'exercice du journalisme, Henri Barbusse publie en L'Enfer
en 1908 : l'immédiat succès éditorial du roman lui permet d'acheter la
villa Sylvie à Aumont-en-Halatte, rue de la Gruerie. Il s'y installe
avec sa femme Helyonne, fille du chef de file des poètes parnassiens,
Catulle Mendès*. Lassé des faux semblants de la vie parisienne, Barbusse
préfère l'ermitage intellectuel d'Aumont et ses frondaisons
lumineuses.
L'Enfer
est le roman d'un voyeur, devenu philosophe malgré lui. Confiné dans
une chambre d'hôtel, le narrateur a remarqué un orifice minuscule dans
une cloison. Comme au travers d'une "camera obscura", il peut observer
les clients de passage, personnages tragiques d'un monde dont les
tableaux défilent dans la chambre voisine, exposant leurs scènes
intimes, sordides et troublantes. Dans ce roman à la forme innovante, le
lecteur reste stupéfait, méditatif, tremblant. Au travers des yeux du
narrateur, il devient lui-même le "voyeur" d'une humanité intime et
vraie : celle des amours interdites, des névroses, de la maladie, de la
mort, du crime. Barbusse a fait en sorte que le lecteur ne sorte pas indifférent de L'enfer. En quelque sorte, qu'il s'en trouve "contaminé".
Enfer ; Feu ; Clarté**:
c'est la lumière que cherche Henri Barbusse, obstinément,
désespérément, courageusement. Il ne faudrait pas que nous oubliions
tout à fait. ce brillant Aumontois. P.Lamps.
P