A Aumont-en-Halatte, un avenir pour la Villa
SYLVIE ?
En
décembre 2016, Monsieur Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat auprès du
ministre de la Défense a fait le déplacement jusqu’à la maison de l’écrivain
Henri Barbusse (1873-1935) .
Vous avez peut-être vu l’émission sur FR3
relatant cet évènement local ; et/ou lu un article du Parisien du 12
décembre joliment intitulé »l’Etat au chevet de la maison d’Henri
Barbusse, ainsi que celui paru dans L’Oise Hebdo…
La villa Sylvie, nom donné à cette demeure par Henri Barbusse en
hommage à Gérard de Nerval qui fut proche voisin. En 1910, les droits d’auteur
de l’enfer, roman paru en 1908, lui permettent d’acquérir cette maison
qu’il avait repérée lors d’une convalescence chez un ami à Senlis.
« Dans son cadre de verdure à la lisière de la Forêt d’Halatte,
cette propriété possède un charme début de siècle indéniable »(c )
Acquise
par l’association Les Amis d’Henri Barbusse, la maison accueillit de nombreuses
personnalités du XXème siècle.
Elle
fut la demeure préférée d’Henri Barbusse, journaliste et romancier, qui après
son engagement dans la Grande Guerre mit son talent d’écrivain au service d’un
idéal de paix.
Depuis
plus de 20 ans deux associations s’attachent à obtenir des moyens pour la
réalisation de travaux de réfection qui permettraient d’y accueillir
visiteurs et groupes scolaires : l’ARAC, (l’Association Républicaine des
Anciens Combattants et victimes de guerre) et les Amis d’Henri Barbusse dont les membres se donnent
rendez-vous chaque année en juin à la maison Henri Barbusse en hommage à
l’écrivain combattant. (a)
Les objectifs de la réhabilitation
Lors
d’une réunion en septembre 2016 à la sous-préfecture de Senlis, une
méthodologie de projet a été définie en concertation avec tous les acteurs présents.
Un
projet en 8 phases a été préconisé dont la première phase : sauvegarde
immédiate du patrimoine bâti par une mise hors d’eau a été effectuée, et
assurée avec les moyens de l’association les Amis d’Henri Barbusse.
On
peut citer d’autres étapes qui devraient être réalisées comme :
-
une maison-centre culturel qui permettra la mise en valeur de la vie, l’œuvre
et l’action d’Henri Barbusse.
-un
lieu parmi d’autres, jalon d’un parcours d’histoire et de mémoire.
-un
centre d’éducation et de recherche, culture et réflexion autour de la paix.
Une demande de classement sous le
nouveau label »Maisons des
ILLUSTRES » a été déposée auprès du Ministère de la Culture et
de la Communication (cf. pièce jointe)
Des témoignages d’un intérêt manifeste pour les valeurs
culturelles, pédagogiques, historiques de ce projet :
-Le Colloque 1915-1917 L’Oise en guerre qui s’est
déroulé les 30 septembre et 1er octobre à Clermont a donné lieu à de nombreuses interventions
dont celle de Philippe Lamps : Henri Barbusse, carnets de guerre, Enfer,
Feu,(b) Clarté ; intervention qui paraitra dans la prochaine édition des Cahiers de chantilly en février.
Le livret du PNR, découvrons les richesses du Parc :
LE PATRIMOINE DE LA 1ere GUERRE MONDIALE 1914-1918.
-
à l’avenir, Aquilon-découverte, jeune association qui
propose des parcours découvertes dans notre région, pourrait inclure, la maison
d’Henri Barbusse à Aumont dans un parcours littéraire et historique.
Il
va sans dire que je souhaite ardemment que ce projet puisse à Aumont trouver un
aboutissement avant la fin des commémorations du centenaire de la Première
guerre mondiale du 18 novembre 2018 , et par la suite le slogan de
Barbusse « faire la guerre à la guerre » n’a pas fini d’être d’une
réelle actualité.
Et
pour ne pointer que quelques repères essentiels de notre patrimoine culturel,
de Montaigne à Victor Hugo, Albert Camus, jusqu’à Michel Serres aujourd’hui(d),
avec Henri Barbusse c’est encore une voix humaniste qu’il nous est donné de
recevoir ici à Aumont.
Il
serait dommage de laisser se dégrader davantage ce lieu, digne de devenir une
porte ouverte sur notre richesse culturelle.
Avec
Albert Camus pour cette fois , je terminerai mon propos :
Albert
Camus disait dans la revue Combat après la bombe d’Hiroshima : « la
paix est le seul combat qui vaille la peine d’être mené. Ce n’est plus une
prière mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements,
l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison ». D.M.
(a)Henri
Barbusse , écrivain combattant, ouvrage de Jean RELINGER PUF, 1994 dans la
collection écrivains
(b)Enfer,
roman et Le FEU deux œuvres de Barbusse disponibles à la bibliothèque
d’Aumont.
(c)Fédération
des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires
(d) septembre 2016 le livre « Darwin, Bonaparte
et le Samaritain, une philosophie de l’histoire « est publié aux Editions le Pommier.