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samedi 28 janvier 2017

La Gazette du Hérisson N°158




A  Aumont-en-Halatte, un avenir pour la Villa SYLVIE ?

En décembre 2016, Monsieur Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense a fait le déplacement jusqu’à la maison de l’écrivain Henri Barbusse (1873-1935) .
Vous avez peut-être vu l’émission sur FR3 relatant cet évènement local ; et/ou lu un article du Parisien du 12 décembre joliment intitulé »l’Etat au chevet de la maison d’Henri Barbusse, ainsi que celui paru dans L’Oise Hebdo…
La villa Sylvie, nom donné à cette demeure par Henri Barbusse en hommage à Gérard de Nerval qui fut proche voisin. En 1910, les droits d’auteur de l’enfer, roman paru en 1908, lui permettent d’acquérir  cette maison  qu’il avait repérée lors d’une convalescence chez un ami à Senlis. «  Dans son cadre de verdure à la lisière de la Forêt d’Halatte, cette propriété possède un charme début de siècle indéniable »(c )
Acquise par l’association Les Amis d’Henri Barbusse, la maison accueillit de nombreuses personnalités du XXème siècle.
Elle fut la demeure préférée d’Henri Barbusse, journaliste et romancier, qui après son engagement dans la Grande Guerre mit son talent d’écrivain au service d’un idéal de paix.
Depuis plus de 20 ans deux associations s’attachent à obtenir des moyens pour la réalisation de travaux de réfection qui permettraient d’y accueillir visiteurs  et groupes scolaires : l’ARAC, (l’Association Républicaine des Anciens Combattants et victimes de guerre) et les Amis d’Henri Barbusse dont les membres se donnent rendez-vous chaque année en juin à la maison Henri Barbusse en hommage à l’écrivain combattant. (a)
Les objectifs de la réhabilitation
Lors d’une réunion en septembre 2016 à la sous-préfecture de Senlis, une méthodologie de projet a été définie en concertation avec tous les acteurs présents.
Un projet en 8 phases a été préconisé dont la première phase : sauvegarde immédiate du patrimoine bâti par une mise hors d’eau a été effectuée, et assurée avec les moyens de l’association les Amis d’Henri Barbusse.
On peut citer d’autres étapes qui devraient être réalisées comme :
- une maison-centre culturel qui permettra la mise en valeur de la vie, l’œuvre et l’action d’Henri Barbusse.
-un lieu parmi d’autres, jalon d’un parcours d’histoire et de mémoire.
-un centre d’éducation et de recherche, culture et réflexion autour de la paix.
Une demande de classement sous le nouveau label »Maisons des ILLUSTRES » a été déposée auprès du Ministère de la Culture et de la Communication (cf. pièce jointe)
Des témoignages  d’un intérêt manifeste pour les valeurs culturelles, pédagogiques, historiques de ce projet :
-Le Colloque 1915-1917 L’Oise en guerre qui s’est déroulé les 30 septembre et 1er octobre à Clermont  a donné lieu à de nombreuses interventions dont celle de Philippe Lamps : Henri Barbusse, carnets de guerre, Enfer, Feu,(b) Clarté ; intervention qui paraitra dans la prochaine édition des Cahiers de chantilly en février.
Le livret du PNR, découvrons les richesses du Parc : LE PATRIMOINE DE LA 1ere GUERRE MONDIALE 1914-1918.
- à l’avenir, Aquilon-découverte, jeune association qui propose des parcours découvertes dans notre région, pourrait inclure, la maison d’Henri Barbusse à Aumont dans un parcours littéraire et historique.
Il va sans dire que je souhaite ardemment que ce projet puisse à Aumont trouver un aboutissement avant la fin des commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale du 18 novembre 2018 , et par la suite le slogan de Barbusse « faire la guerre à la guerre » n’a pas fini d’être d’une réelle actualité.
Et pour ne pointer que quelques repères essentiels de notre patrimoine culturel, de Montaigne à Victor Hugo, Albert Camus, jusqu’à Michel Serres aujourd’hui(d), avec Henri Barbusse c’est encore une voix humaniste qu’il nous est donné de recevoir ici à Aumont.
Il serait dommage de laisser se dégrader davantage ce lieu, digne de devenir une porte ouverte sur notre richesse culturelle.
Avec Albert Camus pour cette fois , je terminerai mon propos :
Albert Camus disait dans la revue Combat  après la bombe d’Hiroshima : « la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être mené. Ce n’est plus une prière mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison ». D.M.

(a)Henri Barbusse , écrivain combattant, ouvrage de Jean RELINGER PUF, 1994 dans la collection écrivains
(b)Enfer, roman et Le FEU deux œuvres de Barbusse disponibles à la bibliothèque d’Aumont.
(c)Fédération des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires
(d) septembre 2016 le livre « Darwin, Bonaparte et le Samaritain, une philosophie de l’histoire « est publié aux Editions le Pommier.